L’éco-tourisme se rattache à nombreuses conditions dont celles d’être respectueux pour l’environnement et de mettre en œuvre des matériaux légers et recyclables tels le bois.
►30 Minutes| AA/Tunis/Leila Thebti
Secteur plutôt jeune dont on n’a commencé à parler que durant la dernière décennie, l’éco-tourisme attire de plus en plus d’investisseurs en Tunisie, aussi bien locaux qu’étrangers.
Un intérêt qui résulte notamment d’une stratégie nationale vise à diversifier le produit touristique tout en protégeant les ressources naturelles du pays et en les mettant en valeur.
« Forest Club », un centre de plaisance qui vient d’ouvrir ses portes en août dans la banlieue sud de Tunis, la capitale, véhicule cet intérêt croissant porté à l’éco-tourisme.
Ce centre édifié en plein centre de la forêt de Radés ( à environ 15 km au sud de Tunis) incarne à travers son architecture et les matériaux qui le composent, totalement recyclables, la volonté de respecter l’environnement.
Sur place, le visiteur découvre un environnement surprenant aussi bien par ses boiseries que par ses toits en paille, ses étendues de verdure et ses terrains de tennis, de football, handball….
Le lieu ressemble plutôt à un paysage découpé dans une forêt. La seule différence c’est de ressentir la présence humaine à travers le bâtiment et ses composantes.
Situé à quelques kilomètres seulement au sud de la capitale, le site « first club » se détache de la grande forêt de Radés qui était jusqu’à peu de temps la prolongation naturelle d’une série d’arbres entrelacés, avant qu’un investisseur tunisien actif dans le domaine environnemental et écologique ne le transforme en destination touristique obéissant à des critères spécifiques.
Lotfi Lajmi, propriètare du centre qui couvre 5700m2, a indiqué dans une déclaration à Anadolu, que la tendance mondiale vers ce qu’on appelle « l’économie verte » l’a inspiré pour lancer ce centre écologique respectueux de l’environnement et dépourvu de toute composante à même de porter préjudice aux générations futures, notamment pour accéder aux fruits de la croissance durable.
Selon le programme des Nations Unies pour l’environnement, l’économie verte est définie comme étant celle regroupant l’ensemble d’activités économiques visant une croissance durable tout en protégeant les générations futures des dangers de la détérioration environnementale et de la raréfaction des ressources naturelles.
Ce projet vise également à accompagner l’orientation nationale désirant promouvoir l’éco-tourisme et le tourisme en général, à ajouter ce défenseur de la nature.
Depuis le début de l’année 2015 et jusqu’au second trimestre de l’année en cours, le tourisme tunisien a enregistré un net recul provoqué par la situation sécuritaire dégradée, conséquence directe d’attaques qui ont visé des sites touristique.
Etant un secteur clef de l’économie tunisienne, aussi bien en tant que pourvoyeur en devises qu’en terme de création d’emploi, le recul enregistré par le secteur touristique s’est notablement fait sentir sur l’économie du pays.
Racontant son projet à Anadolu, Lotfi Lajmi a reconnu que le défi de lancer un centre alliant le respect des normes environnementales et des facteurs attractifs à même de brasser le plus grand nombre de visiteurs n’était pas des plus simples, mais l’idée innovante a fini par vaincre toutes ces entraves, s’est-il réjouit.
Toujours selon Lajmi, attirer une clientèle souvent habituée à fréquenter les stations balnéaires côtières était un autre défi à relever.
Autant d’entraves qui n’ont finalement pas empêché le centre, dont toutes les portes sont en bois et les toits en paille, de voir le jour.
Les parquet, les chaises et tous les ustensiles sont fabriqués en matériaux recyclables et respectueux de l’environnement.
Vingt-cinq employés y travaillent en alternance tout au long de la journée pour accueillir les clients locaux et étrangers.
Des espaces pour adultes, pour enfants et pour amateurs de sports en tout genre y sont aménagés.
S’agissant de l’affluence, il note que ses clients s’étonnent, toujours, en découvrant un tel espace centre en pleine forêt qu’ils craignaient de traverser même en plein jour.
Les gens sont devenus conscients de l’importance de la protection de l’environnement aussi bien pour leur bien-être que pour celui de leurs enfants, assure-t-il, satisfait.
L’équation difficile consiste, toutefois, à assurer d’une part des services à la fois attractifs et à des prix adaptés à leur bourse tout en les protégeant des effets néfastes de la pollution et autres effets.
L’accès au centre est gratuit. Le client ne paie que le prix du service que ce soit un repas ou l’accès aux différents espaces sportifs à un prix qui ne dépasse pas les dix dollars par personne.
Toujours selon Lajmi, le coût total du centre a été de 1,1 milliard de dollar.
Désormais, des centaines de visiteurs affluent quotidiennement vers ce centre unique dans son genre dans la banlieue sud de la capitale dont les habitants étaient obligés de se déplacer vers la banlieue nord pour se divertir.
Selon le ministère tunisien de l’Environnement le concept de tourisme vert ou tourisme écologique, utilisé depuis des décennies dans le pays, se rattache à de nombreux principes, notamment un produit responsable non nuisible pour l’environnement.
Nabil Hamada directeur général de l’environnement et de la qualité de la vie au sein de ce ministère a déclaré à Anadolu que le tourisme écologique est essentiellement basé sur les composantes naturelles et les systèmes écologiques comme les jardins publics, les forêts…
La Tunisie compte 44 réserves naturelles à grand potentiel à même de propulser l’éco-tourisme dans le pays et d’optimiser son apport.
Des potentialités qui attendent, toujours, les investissements nécessaires, notamment, pour réhabiliter les zones où elles se trouvent et améliorer ou construire l’infrastructure nécessaire pour faciliter l’accès des touristes.