Trump fait trembler le monde mais le fera-t-il bouger ?

Plus de deux mois après son élection, Donald Trump fera sa grande entrée à la Maison-Blanche, demain 20 janvier 2017, en tant que 45e Président des Etats-Unis d’Amérique. Tout au long de sa campagne, le milliardaire a donné du fil à retordre à ses détracteurs, aux journalistes ainsi qu’aux dirigeants des pays du monde entier. Protectionnisme, isolationnisme, ou simples promesses de campagne, comment serait la présidence Trump sur le plan international ?

►30 Minutes|Amine Lahiba

« Make America great again ». C’est avec ce slogan que le baron de l’immobilier américain a mené sa campagne électorale. Avec un objectif affiché de renforcer la position des Etats-Unis dans le schéma international, Donald Trump  arrive comme le sauveur de la nation. Fini donc le déclin de l’image du pays à travers le monde.

S’il a réussi à déjouer tous les pronostics et les sondages, le Président américain s’est plus distingué par ses annonces chocs que par sa victoire début novembre dernier. Durant toute sa campagne il n’a que peu hésité à pointer du doigt des problèmes restés jusqu’ici tabous, en l’occurrence, immigration et mondialisation. Contrairement aux engagés à la primaire, Démocrates et Républicains confondus, Donald Trump a débarqué à la course à la Maison-Blanche sans aucune expérience politique. En effet, le natif de New York a remporté les élections sans avoir jamais détenu jusque-là de mandat électif. De quoi faire grincer les dents. Mais est-ce pour autant un motif d’inquiétude ?  En partie, oui. Le milliardaire a financé sa campagne tout seul, et les lobbies s’en inquiètent. De plus, avec une majorité républicaine au Congrès, la tâche de Trump s’annonce moins ardue que celle de son prédécesseur.

Des déclarations intimidantes

On l’a connu, présentateur de télé, homme d’affaires, mais personne ne l’imaginait faire  carrière en politique. Et pourtant Donald Trump sera demain, 20 janvier 2017,  officiellement le  45e président des Etats-Unis d’Amérique. Une victoire acquise à coup de déclarations chocs. Des déclarations parfois au bord de l’irréel. Comme cette proposition de construire un mur le long de la frontière mexicaine et financé par… le Mexique. Si elle témoigne de sa volonté d’endiguer l’immigration, selon ses propres dires, cette « folie » démontre toute sa détermination de prendre des mesures à la hauteur de la situation. Depuis, un bras de fer s’est engagé avec le Président mexicain et l’affaire semble perdurer. Un désaccord qui ne semble pas faire figure d’exception, car Trump s’est attaqué, presque dans la foulée, à l’accord sur l’environnement (COP 21), ratifié à Paris. D’une manière un peu virulente, il a jugé « une invention des Chinois pour rendre l’industrie américaine non compétitive ». Un président du changement ? Il serait trop tôt pour le dire.

Mesures réalisables ?

Avec son « admiration » pour le président Russe, Vladimir Poutine, et sa volonté de collaborer avec « l’ennemi d’antan », Donald Trump tend la main à des nations et des pays auparavant rivaux affichés de la Maison-Blanche. Mais cette ouverture soudaine risque tout de même d’envenimer les relations avec d’autres gouvernements, surtout européens. Le chef de la diplomatie française, Jean-Marc Ayrault, notamment, a exprimé son inquiétude sur la politique étrangère envisagée par le prochain pensionnaire de la Maison-Blanche. A ce propos il a déclaré : « Il va falloir essayer de savoir ce que veut faire ce nouveau président ». Et il n’est pas le seul.  De Merkel à Hollande en passant par  Matteo Renzi, la prudence était de rigueur.

En s’approchant du Kremlin, Trump s’engage dans un bras de fer avec toute l’Europe, mais peut tout de même compromettre cette relation naissante. Les deux points centraux qui pourraient créer des tensions ? L’Iran et à moindre mesure la Syrie. Alors que les accords sur le nucléaire ont été conclus après des années de négociation, le futur président américain compte l’annuler. Il s’agit même de sa plus importante mesure lors de ce prochain mandat. Or, l’Iran est un allié de taille pour la Russie. Donc, annuler l’accord revient à mettre en péril la collaboration russo-américaine. « Il fonctionnera par deal », nous avoue un spécialiste de la politique étrangère internationale, avant d’ajouter : « Trump est assez intelligent pour se mettre en danger ». Quant au conflit syrien, Trump est tout à fait clair. Son plan « secret » vise à anéantir l’Etat Islamique « en 30 jours ». Frapper Daesh est une évidence. Reste à savoir  quelle place accorder à Bachar Al-Assad. Logiquement, travailler avec Poutine signifie une transition démocratique qui ferait de l’actuel président syrien le point d’appui. Trump a toujours déjoué tous les pronostics. Changer d’avis n’est alors pas à exclure.Qu’en serait-il donc de la coalition ?  Les jours à venir nous le diront.

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