Ministre du Tourisme et de l’Artisanat depuis février 2015, Madame Salma Elloumi Rekik nous a accordé une interview en marge du colloque qui s’est tenu jeudi 23 mars 2017 au Sénat français. Le thème de la table ronde étant « revenir en Tunisie », cela a été l’occasion d’évoquer les projets des autorités pour l’avenir.
►30Minutes| Amine Lahiba
Quel est le but affiché de cette table ronde ?
Le colloque a été organisé par des sénateurs français dans le but de soutenir le tourisme tunisien. Il s’agit des amis de la Tunisie qui ont visité le pays plusieurs fois et qui ont constaté que la sécurité a été rétablie. Ils veulent alors en faire profiter et appellent leurs concitoyens pour qu’ils reviennent passer leurs vacances en Tunisie. Nous sommes aujourd’hui présents à ces deux tables rondes pour parler dans un premier temps du tourisme balnéaire puis dans le deuxième, les professionnels et les acteurs du secteur parleront du tourisme culturel et de la diversité et du produit touristique tunisien. Le but c’est de démontrer que nous n’avons pas que des plages, mais d’autres endroits à visiter. Nous souhaiterons par la même occasion insister sur la sécurité et sur les efforts qui ont été faits jusqu’ici pour restructurer le secteur.
Qu’attendez-vous de ce colloque en matière de retombées ?
C’est une occasion pour donner de la visibilité à la Tunisie pour montrer que notre tourisme est en phase de reprise, que la croissance revient et que nous comptons sur notre partenaire historique, qu’est la France, de revenir en Tunisie. Nous avons toujours eu des relations exemplaires avec nos homologues français. Nos partenariats ont été jusqu’à aujourd’hui très fructueux.
Ce colloque s’intitule « Revenir en Tunisie ». Quelles sont vos actions pour faire revenir les Tunisiens résidents à l’étranger et les Français, sachant que depuis la rentrée ceux-ci ont choisi d’autres destinations plus attractives et plus sécurisées ?
Quels que soient les standards que vous atteignez en matière de sécurité, aujourd’hui le risque zéro n’existe pas. Regardez ce qui s’est passé ces derniers temps à Londres – en face même du Parlement britannique. La France a été également touchée. Cela prouve que nul n’est à l’abri. C’est un phénomène régional et international. Tout le monde en est conscient et le Président, François Hollande l’a exprimé aussi le soir de l’attaque de Londres.
Quel est le rôle des Tunisiens à l’étranger dans le processus de promotion du pays ?
Être les ambassadeurs de la Tunisie où qu’ils soient. Cela en promouvant leur pays. La Tunisie possède d’énormes richesses. D’abord notre histoire; nous sommes un pays trimillénaire, nous avons des cités entières exceptionnelles qui datent de l’époque byzantine, romaine ou encore punique. Il ne faut pas oublier le patrimoine également; un patrimoine immatériel très riche et diversifié, notamment la gastronomie et l’artisanat. On gagne à mettre en valeur toutes ces richesses. En Tunisie, nous avons effectué un travail conséquent en matière de sécurité mais il n’y a pas que cela : nous avons aussi amélioré la qualité des produits proposés.
Quels sont alors les travaux qui seront engagés pour faire revenir les millions de touristes et revenir à un niveau équivalent aux années de gloire du tourisme tunisien ?
L’année 2016 a été particulièrement difficile. Nous avons travaillé sur de nouveaux marchés, notamment chinois, indiens ou russes. Ce qui est important dans notre stratégie aujourd’hui c’est la diversité du produit mais aussi les marchés émetteurs. En témoignent les 620 000 touristes russes.
Avez-vous un message à passer aux touristes européens à travers notre journal « 30Minutes » ?
Je leur dis de revenir en Tunisie. La Tunisie est sécurisée. Il fait bon vivre dans notre pays et il y a beaucoup de choses à faire et à voir.
Si la Tunisie continue en donnant d’espace public à des avocats comme Hazem Ksouri, (il est un de les avocats defenseurs de Chafik Jarraya) un escroc connu des femmes européennes et qui utilise les droits de l’homme pour son propre bénéfice, ce sera très difficile d’augmenter le tourisme dans cette pays. Il y a beaucoup de choses à faire et à voir, mais la Tunisie n’est pas sûr pour les femmes.